Allemagne, exploitation du lignite et centrales thermiques
L'annonce du choix fait par l'Allemagne de privilégier aux énergies renouvellables les centrales thermiques (23 gigantesques centrales en construction) fondées sur l'exploitation du lignite, dans le contexte de son projet d'abandon du nucléaire (voir le récent article de Wprost repris par Courrier International) n'a pas surpris. Il avait déjà été prévu par un géographe de l'université de Nancy dans un excellent article : Michel Deshaies "Mines et énergie en Allemagne. Enjeux environnementaux et paysages" in Actes du Festival International de Géographie 2003. Bien peu de monde a également été surpris que cela se fasse avec la bénédiction des Verts, parti davantage attaché à catalyser à son profit les peurs les moins rationnelles qu'à s'investir dans la défense de l'environnement. En dépit de quelques progrès, brûler davantage de lignite, matière extrêmement polluante dont l'Allemagne est déjà le premier producteur mondial, c'est polluer davantage l'Europe (poussières, gaz nocifs) et le monde (émissions accrues de CO2). Par une malheureuse coïncidence, depuis l'arrivée à la chancellerie de Madame Merkel, l'Allemagne s'est autoproclamée bonne élève de la classe européenne. Les conséquences de ce comportement vont probablement marquer la prochaine décennie : du fait du risque prévisible de germanophobie grandissante, le destin de l'Union Européenne est en train de virer à la couleur lignite.
Excavatrice géante en Basse Lusace (ex-RDA) - Google earth, 2009
Excavatrice géante en Rhénanie du Nord - Google earth, 2010
Exploitation du lignite en Rhénanie du Nord - Google earth, 2010
Exploitation du lignite à Spremberg (ex-RDA) - Google earth, 2010