Kidal et l'Adrar des Iforas (Mali), massif-refuge
18°26'N, 01°24'E (Kidal)
Au Nord-Est du Mali s'étend l'Adrar des Iforas ou des Ifoghas : la toponymie ajoute un s à ce nom clanique touareg là où la grammaire interdit le s au pluriel. Et il ne faut pas faire comme les journalistes : prononcer ifogasse !
Ce massif saharien est un morceau de socle précambrien arasé ce qui donne localement de beaux reliefs appalachiens. Contrairement à des idées reçues, la vie y est plus facile que dans d'autres régions sahariennes. Il y fait un peu moins chaud et il y a un peu plus d'eau même si la rareté de celle-ci constitue une forte contrainte. Il faut prendre conscience d'un fréquent lieu-commun : la monotonie des plateaux rocheux sahariens. On verra plus bas sur les images satellitales qu'il n'en est rien. Cela a attiré au cours des âges l'attention de ceux qui vivaient en contrebas. Quel terrain rêvé pour une guerilla....
Les reliefs, peu prononcés (mieux vaudrait parler de plateau que de montagne: le mont Esai culmine à seulement 980 mètres), arrivent à accrocher quelques nuages, ce qui permet à la vie, y compris celle de pasteurs et de leurs troupeaux, de se maintenir le long d'une multitude de cours d'eau intermittents. En attestent une multitude de pistes qui strient l'espace, bien visibles sur l'imagerie satellitale.
Au cours de périodes humides du passé, l'activité humaine a été plus intense qu'aujourd'hui comme le prouvent de nombreux sites archéologiques. Au premier millénaire avant JC, comme les archéologues le constatent, l'Adrar ses Ifoghas était en effet habité à la fois par des populations hamitiques et par des Paléo-berbères. On ne sait rien de leurs relations mais il existait déjà plusieurs modes de vie opposant sédentaires et nomades. La végétation était bien plus dense qu'aujourd'hui et la faune proche de celle des actuelles savanes africaines.
On trouvera une bonne description de la région sur Wikimazigh.
Kidal, la capitale régionale, en pleine croissance, traversée par un oued. Le fort qui domine la ville date de 1917, neuf ans après l'établissement d'un poste militaire français qui marque la création de la ville. La capitale traditionnelle Tademekkat date, elle, du VIIe siècle (image Google earth 2006, L = 800 m).
Kidal : paysage urbain (Google earth, 2012)
19°51'N, 01°13'E Habitat d'éleveurs sédentaires près d'un oued de l'Adrar des Ifoghas (imagerie GE 2006). On peut penser que le site est ancien vu les linéaments (autres que les haies) qui aparaissent.
Enchevêtrement de linéaments, cassures tectoniques, oueds et pistes (Image Google Earth, L = 800 m)
Structures circulaires soulignées par la végétation ligneuse (Image Google Earth, L = 800 m)
Semis de rochers émergeant du sable (Image Google Earth, L = 800 m)
Cluses (Image Google Earth, L = 4 km)
Formes et tracés (Image Google Earth, L = 800 m)
Structure circulaire de l'Ijounyan, origine à déterminer (Image Google earth, L = 30 km)
Publié le 22/09/2010, complété le 29/01/2013